La ville de Saint-Maurice (Val de Marne), ville natale du peintre, et la ville de Draveil (Essonne), lieu de sa villégiature de Champrosay, ont associé le musée Eugène-Delacroix à leur programme d’expositions et de conférences commémoratifs du cent-cinquantenaire du décès de Delacroix, les 14 et 15 septembre 2013.
Renseignements :
http://www.draveil.fr/agenda/fiche/eugene-delacroix-conference-et-exposition/section/2339.htm
Mairie de Draveil

https://www.ville-saint-maurice.com/121/mediatheques.htm/viewPageEvent.html?page=journee_delacroix_mediatheque Médiathèque Eugène Delacroix à Saint-Maurice

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Eugène Delacroix mourut, à l’âge de 65 ans, le 13 août 1863, à Paris dans son appartement de la rue de Furstenberg où est installé aujourd’hui le musée. Afin de célébrer ce cent-cinquantenaire, le musée présente un ensemble de peintures, dessins, autographes et photographies autour du thème Delacroix écrivain. Issues de ses collections, récemment enrichies par deux dons exceptionnels, ces oeuvres montrent une face souvent méconnue du talent du grand peintre français, grâce à des prêts remarquables du département des Arts graphiques et du département des Peintures du Louvre, ainsi que de l’Institut national d’histoire de l’art.

Peintre majeur du XIXe siècle, très tôt remarqué par la critique pour la puissance et l’invention de ses oeuvres, Delacroix fut aussi un écrivain remarquable, dont les qualités d’expression littéraire étaient servies par une culture classique profonde et un sens aigu de la composition et de la narration. Tenu toute sa vie durant sur de petits carnets retrouvés à sa mort, son Journal en témoigne. Écrits intimes, il n’était pas exclu, du point de vue de leur auteur même, qu’ils deviennent publics ; « le véritable grand homme est à voir de près », nota-t-il en 1850.
Delacroix avait conscience de l’importance de ses jugements artistiques et, malgré la discontinuité obligée de l’exercice diariste, il était soucieux, par ses renvois et ses notes d’une année à l’autre, de la cohérence de l’ensemble. Il lui arrivait souvent de recopier des éléments préparatoires ou consécutifs à des articles, rassemblant ainsi ses avis et témoignages.

« Un peu d’insistance est nécessaire, une fois la machine lancée, j’éprouve en écrivant autant de facilité qu’en peignant, et, chose singulière, j’ai moins besoin de revenir sur ce que j’ai fait. » 21 juillet 1850.

Delacroix épistolier
Delacroix fut également un épistolier fervent, écrivant à ses proches et à ses commanditaires, livrant ainsi sentiments amicaux et intimes, réflexions esthétiques, notes du quotidien, parfois marquées par la lassitude et le découragement.

Les liens que Delacroix noua sa vie durant avec les artistes de son temps permettent de sentir,au fil de ses courriers, la richesse de cette époque. George Sand, Théophile Gautier furent ainsi au nombre de ses correspondants fidèles. Le soutien qu’ils lui apportèrent fut, toujours, un réconfort pour cet inquiet, soucieux de la reconnaissance de son talent et de sa postérité. Le 4 août 1861, il remercia ainsi Gautier de sa critique élogieuse des décors de Saint-Sulpice : « Mille, mille grâces, de votre poétique et bienveillant article, et de l’empressement que vous avez mis à le faire. Vous m’avez gâté si souvent que je finis par croire à tout ce que votre amitié écrit à mon adresse ; j’oublie trop que votre imagination ajoute à mon invention et que votre style y met le vernis. » Tracées d’une écriture élégante aux lettres bien formées, parfois enrichies de dessins et d’essais de couleur, toujours composées avec soin sur le papier, les lettres que le peintre envoya sont aussi fidèles à son sens de l’harmonie et de la beauté.

L’accrochage Delacroix -écrivain
Installé dans l’ensemble des espaces du musée, appartement et atelier, l’accrochage Delacroix écrivain présente peintures, dessins et lithographies d’Eugène Delacroix en regard de ses écrits. Il offre aussi de montrer les dernières oeuvres du peintre, notamment un ensemble de dessins pour les décors de Saint-Sulpice et une émouvante Lionne prête à s’élancer. Il permet également aux visiteurs de découvrir, fleuri et sous le soleil estival,le havre de paix qu’offre aujourd’hui le jardin du musée rénové.

Deux dons exceptionnels
La collection du musée Delacroix vient de s’enrichir grâce à la générosité de deux donateurs, que cet accrochage permettra d’honorer. En 2012, Monsieur et Madame Pierre Guénant ont offert les manuscrits d’Alfred, les Dangers de la cour et Victoria. Avec Alfred, le très jeune Eugène Delacroix, désireux de devenir poète autant que peintre, s’essaya à la romance médiévale, dans le goût de son temps. Cette jolie nouvelle historique souligne combien l’envie d’écrire fut précoce et affermie chez Delacroix. C’est une acquisition particulièrement précieuse pour le musée que les visiteurs pourront découvrir pour la première fois cet été. Monsieur Norbert Ducrot-Granderye a donné, en début d’année 2013, un ensemble exceptionnel d’autographes de Delacroix et de documents liés à son décès et à ses obsèques. Il réunit notamment le brouillon manuscrit de l’invitation à l’inauguration de la chapelle des Saints-Anges à Saint-Sulpice, en juillet 1861, où le peintre revient sur son choix des sujets retenus pour cette œuvre, aujourd’hui considérée comme son testament spirituel et pictural ; plusieurs missives envoyées au baron Charles Rivet, ami de jeunesse du peintre ; une belle lettre, fort rare, écrite à Joséphine de Forget, sa cousine pour laquelle il eut une tendre inclination, dans laquelle il raconte qu’il assista au mariage civil de Napoléon III, le 30 janvier 1853. Des projets inédits pour le tombeau de l’artiste au Père-Lachaise et de nombreux documents liés au décès et au testament offrent des pistes pour des recherches nouvelles. Ce don remarquable vient compléter celui fait en 1994, qui avait permis l’acquisition des plaquettes en ivoire servant de palettes à Delacroix, en souvenir du commandant de la Garde impériale, Charles Granderye et de Madame, née Doublet de Ferrière, et celui, accordé en 1997, qui permit d’acheter un ensemble de lettres adressées à Achille Piron, fidèle ami de Delacroix.

Commissaire(s) :
Dominique de Font-Reaulx assistée de Catherine Adam-Sigas, pour l’accrochage.

Conférences dans le cadre de l’exposition :

  • Delacroix écrivain, témoin de son temps,
    par Dominique de Font-Réaulx, directrice du musée Eugène Delacroix
    les jeudis 27 juin et 4 juillet 2013,18h30
  • Alfred de Vigny, Eugène Delacroix et la critiques d’art,
    par Sidonie Lemeux-Fraitot, historienne de l’art
    (en commémoration conjointe du 150e anniversaire de leur décès),
    le jeudi 19 septembre 2013, 18h30
  • Correspondance croisée entre deux cousins célèbres : Eugène Delacroix et Pierre-Antoine Berryer (1845-1863),
    par Ariette Sérullaz, conservateur général honoraire
    le jeudi 26 septembre 2013 à 18h30,