Par Fabienne Stahl

Les parentés sont nombreuses entre Maurice Denis (1870-1943) et Eugène Delacroix. Arrivé à la soixantaine, Denis qui s’est détourné de l’influence d’Ingres, se reconnaît dans le Delacroix des dernières années. Comme le maître de Saint-Sulpice, il est débordé par les multiples pôles de son activité : la peinture, les commandes de grandes décorations, les travaux d’écriture (les textes critiques et articles, son journal), sans oublier les exigences de la vie mondaine (jurys, salons, etc.). Leurs carrières se répondent, venant de l’avant-garde et finalement si persévérants pour être élus à l’Institut. La volonté de s’inscrire dans une grande tradition de la peinture, d’être un « pur classique », semble jumelle chez les deux hommes. Denis bute néanmoins sur un point sensible : Delacroix n’était pas croyant comme lui, ce qui le conduit à stigmatiser le religieux dans la démarche du voltairien vieillissant, comme l’avaient fait Escholier et Régamey avec lui.

Informations et réservation à l’accueil du musée ou au 01 44 41 86 50