Par Pierre Wat, professeur à Paris 1

Eugène Delacroix nourrit une vive admiration pour les œuvres du peintre britannique John Constable. Il fut, on le sait, profondément impressionné par la présentation, au Salon parisien de 1824, de plusieurs œuvres de l’artiste anglais, dont La Charrette de foin (National Gallery of Art, Londres). Dès novembre 1823, ayant vu chez un de ses proches une esquisse de Constable, il écrivait dans son Journal : « (…) j’ai vu une esquisse de Constable. Admirable chose, et incroyable. »

Le peintre, qui avait partagé avec son ami Thales Fielding, un atelier rue Jacob, était alors très intéressé par la création artistique britannique, picturale, gravée, littéraire et théâtrale.

La récente exposition au Victoria and Albert Museum de Londres, dédiée à John Constable, organisée à l’automne 2014, a offert de poser un nouveau regard sur l’art du peintre britannique, sur sa formation, sa conception de la peinture, son mode de travail. La révélation de sa collection d’estampes a permis de mieux mettre en évidence sa filiation esthétique auprès des maîtres anciens, Rubens en particulier, que Delacroix admira tant.

Pierre Wat, professeur d’histoire de l’art à Paris 1, grand spécialiste de l’art anglais, de Constable en particulier, mettra en évidence, au cours de cette conférence, les liens que l’œuvre de Delacroix entretint avec celle de son aîné britannique.