SYSTEMA OCCAM
Un spectacle de Xavier Veilhan

pour OCCAM I, une pièce pour harpe d’Eliane Radigue, interprétée par Rhodri Davies

Avec David Artaud, Annina Roescheisen, Florian Sumi, Marine Varoquier, François Valenza

Collaboration artistique : Alexis Bertrand et Violeta Kreimer
Régie générale : Tony Regazzoni
Coordination : Léa Wanono

Production : lebeau & associés, ARTER, Atelier Xavier Veilhan
Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre de son programme NEW SETTINGS et de La Villette – Résidences d’artistes

Spectacle créé le 9 juin 2013, Cité Radieuse – MAMO (Marseille)

Durée : 1h


Voir l’article signé Stéphane Malfettes paru dans Grande Galerie :

  • pdf - 388.6 ko


SYSTEMA OCCAM

La présentation de ce spectacle musical dans le jardin du musée Eugène-Delacroix est née d’une heureuse conjonction d’enthousiasmes. Il y a d’abord eu la rencontre que Xavier Veilhan a faite avec la musique d’Eliane Radigue. Après quatre décennies d’expérimentations électroniques, cette aventurière discrète et mythique de la musique contemporaine développe aujourd’hui un travail de composition pour instruments acoustiques en collaborant étroitement avec quelques interprètes hors pair. Conquis par la radicalité de sa musique et ses modes de transmission, Xavier Veilhan a imaginé SYSTEMA OCCAM à partir d’une œuvre composée pour le harpiste Rhodri Davies. « Dans ce solo d’Eliane Radigue, explique Xavier Veilhan, l’important est la vibration qui sort de l’instrument et la manière dont nous allons la ressentir, comme l’électricité qui parcourt notre cerveau. » Son dispositif scénique fonctionne comme un prélude aux drones acoustiques produits par la harpe jouée avec deux archets. Le public bénéficie ainsi d’une préparation à l’écoute qui prend la forme d’une mise en condition sensorielle et rythmique pour mieux « contempler » la musique. Activé par un petit groupe d’individus appliqués, le ballet mécanique et lumineux de Xavier Veihlan reconfigure des installations extraites de son corpus artistique, comme une version live et miniature de son travail plastique. « Ce spectacle rempli un espace situé entre la musique d’Éliane Radigue et les œuvres que je crée dans le cadre d’expositions. Autour d’actions exécutées sans virtuosité comme des rituels ou des activités folkloriques, des trucages perceptifs sont réalisés et des objets sont construits en temps réel. »
Il y a ensuite eu l’enthousiasme suscité par la découverte du musée Eugène-Delacroix et de son jardin qui abrite ce qui fut l’atelier et la dernière demeure du maître. Parce qu’il aime confronter ses interventions artistiques au génie des lieux, Xavier Veilhan a instantanément été réceptif au magnétisme de cet écrin de verdure intime et poétique où vit toujours le souffle créateur de Delacroix. Dans cet environnement propice aux introspections esthétiques, SYSTEMA OCCAM constitue une expérience révélatrice des arcanes de la création. Cette extension inédite du travail d’atelier de Xavier Veilhan fait de nous les témoins privilégiés de son processus artistique. « Fréquences, gravité, vibration, continuum et fils tendus dans l’espace, pendules et objets tournants, tous ces éléments sont convoqués dans un paysage changeant d’objets. L’idée est de combiner la puissance émotionnelle de la musique avec la maîtrise visuelle propre aux arts plastiques. » Le jardin du musée Eugène-Delacroix – particulièrement au coucher du soleil – est l’endroit rêvé pour accomplir cette combinaison de la musique et des arts plastiques, en intensifiant la sensualité de la matière et du son.




Repères biographiques


Xavier Veilhan est un artiste français né en 1963. Il a successivement suivi les enseignements de l’École Nationale Supérieure des Art Décoratifs de Paris (1982-1983), de la Hochschule der Künste à Berlin (auprès de Georg Baselitz) et de l’Institut des Hautes Etudes en Arts Plastiques du Centre, dirigé par Pontus Hulten (1989-1990).
Il développe depuis la fin des années 1980 une démarche aux formes multiples : sculpture, peinture, environnement, spectacle, vidéo, photo… qui s’inscrit entre classicisme formel et haute technologie. Ses créations nourrissent un intérêt pour les espaces de déambulation, souvent évolutifs, dans lesquels le visiteur devient acteur. Il questionne notre perception en réalisant des expositions sous formes de paysages, des interventions in situ dans des villes, parcs ou maisons (Veilhan Versailles, 2009 ; Veilhan at Hatfield : Promenade, 2012 ; la série Architectones, 2012-2014).
www.veilhan.com

Eliane Radigue est née à Paris en 1932, elle étudie le piano et la harpe, se familiarise avec l’avant-garde artistique et musicale avant de se lancer dans la composition sous l’influence de Pierre Schaeffer (fondateur du courant de la musique concrète). A la fin des années 1960, Eliane Radigue s’installe à Paris et travaille auprès de Pierre Henry dont elle est l’assistante. Elle développe sa technique et commence à composer des pièces où l’on retrouve des éléments musicaux qui construiront l’originalité de sa musique : le recours au feedback et au larsen pour nourrir ses compositions, le jeu sur les variations infimes des composantes du son, l’utilisation de drones et la dilatation extrême du temps. Dans les années 1970, elle voyage régulièrement aux Etats-Unis et rencontre nombre de compositeurs minimalistes : LaMonte Young, Charlemagne Palestine, Steve Reich, Philip Glass. Au début des années 2000, elle délaisse les machines et se tourne vers la composition pour instruments acoustiques. Pour la compositrice qui a toujours créé de façon solitaire, la collaboration étroite qu’elle initie avec chaque interprète est une révélation.

Rhodri Davies est né en 1971 à Aberystwyth (Pays de Galles). Il vit à Gateshead, en Angleterre. Il joue de la harpe, de la harpe électrique, de la musique live électronique et construit des installations avec des harpes à vent, à eau et à feu. Parmi ses groupes réguliers on retrouve un duo avec John Butcher, The Sealed Knot, un trio avec David Toop et Lee Patterson, Common Objects, Cranc et un trio avec John Tilbury et Michael Duch, SLW and Apartment House. En 2008, il a collaboré avec l’artiste visuel Gustav Metzger sur Self cancellation, un projet audiovisuel de grande échelle à Londres et Glasgow. Il pratique également la musique contemporaine, sur laquelle il effectue des recherches. De nouvelles pièces pour harpe furent composées pour lui par Eliane Radigue, Phill Niblock, Christian Wolff, Ben Patterson, Alison Knowles, Michael Pisaro, Carole Finer, Mieko Shiomi, Radu Malfatti et Yasunao Tone. En 2011, il participe en tant que harpiste au spectacle d’Eliane Radigue Occam I for harp, première pièce de la nouvelle série de compositions acoustiques de la compositrice française. En 2012, il a été le lauréat de la Grants to Artists Award de la Foundation for Contemporary Arts.