« Il faut imiter l’antique » : une injonction moderne

On a pu croire que les romantismes, puis les réalismes ont eu raison du précepte de l’imitation des Anciens. Être moderne, le devenir, ne signifie pas rompre avec l’antique, loin de là. L’antique est tout au long du XIXème siècle réinterprété, vivifié : il demeure un réservoir de formes. Les artistes y trouvent une énergie créatrice et la force de bousculer les classifications historiques, en renouvelant notre compréhension de l’idée d’imitation. De Goethe à Delacroix, et plus avant dans le XIXème siècle, quelques exemples permettront d’analyser à nouveaux frais comment l’antique devient un classique moderne.

Normalienne, agrégée de philosophie, habilitée à diriger des recherches en esthétique, Danièle Cohn enseigne actuellement l’esthétique et la philosophie à l’Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne. Elle est spécialiste de Goethe et de l’esthétique allemande, et a été commissaire associé de l’exposition De l’Allemagne, 1800-1939 présentée au musée Louvre en 2013.