A l’automne 2022, la société des Amis du musée Delacroix à fait don au musée Delacroix d’une une partition illustrée d’une petite lithographie d’Eugène Delacroix, reprenant une ballade d’Ambroise Bétourné (1795-1835) sur une musique de Théodore Labarre (1805-1870), éditée chez Eugène Troupenas.

Ce don vient enrichir la collection d’estampes conservée au musée Delacroix. Accompagnée de la partition, cette lithographie illustre le grand intérêt de l’artiste pour la musique.

« Eh quoi ! De vitesse on nous gagne,
Alerte, alerte, mon gentil coursier,
Vite, vite, dans la montagne,
Emporte le contrebandier ; etc. »

Eugène Delacroix a pratiqué la gravure comme mode de création et de diffusion de son œuvre à une époque où les peintres étaient rarement graveurs. Pour un usage plus personnel ou en réponse à diverses commandes d’éditeurs : vignettes, lithographies d’interprétation... , le peintre est à l’origine de plus de cent-trente estampes au total dont toutes n’ont pas été publiées. Les plus célèbres sont les suites d’Hamlet et de Faust, dont le musée Delacroix conserve un exemplaire.

Le thème de la fuite éperdue sur un cheval au galop a particulièrement inspiré les artistes romantiques. On le retrouve ainsi, en 1825, dans une première version peinte de Tam O’Shanter poursuivi par les sorcières et, en 1827, dans la lithographie Faust et Méphistophélès galopant dans la nuit du sabbat. Delacroix choisit la même mise en page resserrée sur le fuyard à cheval, un contrebandier qui s’enfuit alors que les douaniers cherchent à l’atteindre avec leurs fusils. Sous la Restauration, la contrebande du sel est devenue marginale mais il peut aussi s’agir de sucre ou de café…

Acquise à l’automne 2022, "La fuite du contrebandier" (3e état), Eugène Delacroix sera exposée dans les salles du musée à partir de février 2023.